La rouille : maladie cryptogamique
Si lorsqu’on vous parle de la rouille, vous pensez aux tâches brunâtres qui attaquent vos outils métalliques laissés sous la pluie, vous n’avez pas totalement tort. Mais, vous n’avez pas raison à 100%. Il existe une autre forme de rouille qui rôde, tapie dans l’ombre et l’humidité, guettant le bon moment pour s’en prendre à vos végétaux.
Combien d’heures avez-vous passé à bichonner vos plants de rosiers ? Probablement beaucoup sinon vos boutons ne seraient pas si éclatants.
Et puis, un jour, vos plants jadis si prolifiques commencent à être tachetés. Le vert de leurs feuilles tourne au jaune pâle. Les fleurs se font de plus en plus rares. Il se peut que ce soit une attaque de rouille.
Ne laissez pas vos efforts partir en fumée, laissez nos experts jardin voler à votre secours ! Apprenez à reconnaître cette maladie cryptogamique, mais aussi prévenir et lutter efficacement contre sa prolifération.
Qu’est-ce que la rouille des végétaux
La rouille regroupe différents types de maladies cryptogamiques, qui apparaissent sur les parties aériennes des végétaux. Les spores de champignons parasites attaquent les plantes sous la forme de pustules arrondies ou stries de couleur brun ou jaunâtres orangés.
Caractéristiques de la rouille :
- Type : Maladie cryptogamique ou fongique
- Aspect visuel : Pustules brun orangé sur la partie inférieure des feuilles et des tâches jaunâtres sur la partie supérieure
- Plantes les plus touchées par la rouille : Le rosier, certains fruitiers comme le poirier, le prunier, mais aussi le poireau, la pomme de terre ou encore le gazon.
- Zone de développement de la maladie : Sur les parties aériennes des végétaux
- Période de développement : Dès le printemps à la fin d’été
- Facteurs de développement : Conditions de chaleur et d’humidité intense et persistante, trop d’arrosage, exposition prolongée à l’ombre
Agents pathogènes :
Malheureusement, il n’existe pas un mais plusieurs agents causals de la rouille. Pour ne rien faciliter, chaque espèce dispose de son propre cycle biologique et relâche successivement différents spores issus d’organes distincts.
C’est pourquoi il est délicat pour un hobbyiste de déterminer exactement quel type de rouille en veut à ses plantes. Voici donc quelques exemples d’agents pathogènes :
- Puccinia : Rouille de nombreuses espèces cultivées comme la tomate, l’asperge, qui s’attaque également à toutes sortes de gazons
- Uromyces : Ce champignon s’attaque au petits pois ou au haricot
- Cronartium : La rouille blanchâtre envahit notamment le pin blanc
- Phragmidium : La rouille qui s’attaque à vos rosiers
- Gymnosporangium : La rouille du genévrier ou la rouille du poirier
- Albugo : Rouille blanche ou rouille vésiculeuse qui s’attaque principalement aux espèces cultivées du potager, tels que le cresson, la laitue, l’épinard, le navet…
Et logiquement, le traitement est d’autant plus difficile. En outre, peu importe la variété de rouille, il suffit d’un courant d’air pour en disséminer les spores. Et bien sûr, ces dernières sont capables d’hiberner durant l’hiver pour ensuite proliférer dès le printemps. Merci Mère Nature !
Symptômes visibles d’infection par la rouille
Peu importe quel champignon a décidé de réduire vos efforts à néant, les symptômes seront quasiment identiques. Sur la face supérieure des feuilles, de petites tâches jaunes poudreuses apparaîtront. Sur la face inférieure, vous trouverez des pustules allant du blanc au noir, en passant par toute une gamme de brun orangé. C’est d’ailleurs ce qui vaut à cette maladie le surnom de rouille. Faites attention car les rameaux et les gousses peuvent être également touchés.
Conséquences de la rouille sur le végétal
Rassurez-vous : même une attaque massive de rouille ne tuera pas votre plante.
Par contre, étant donné que la photosynthèse s’effectuera moins bien, la production de fleurs et/ou de fruits sera considérablement affaiblie.
La conséquence immédiate est une modification de l’aspect général de la plante : un dessèchement ou jaunissement des feuilles, qui altère l’esthétique des végétaux.
Vous passerez donc d’un plant de rosier prospère, tout en vert et en roses, à un plant maigrichon aux feuilles jaunies et rabougries qui peine à donner ne serait-ce que 12 fleurs par an…
De surcroît, le risque premier est la contagion des autres plants voisins. Il est donc important de prévenir de ces situations.
Comment prévenir les attaques de rouille ?
Comme tout champignon qui se respecte, la rouille a un penchant prononcé pour les endroits humides et mal aérés.
Il est donc recommandé de choisir des espèces végétales, résistantes et appropriées à votre environnement, demandez conseils à des professionnels de jardin, qui vous préconiseront les plantes adéquates à votre jardin selon la région ou vous habitez.
Pensez à espacer les végétaux si nécessaire, les classer en fonction de leurs tailles. Choisissez les bonnes associations de plantes en fonction des conditions climatiques et de sols, sans oublier de déterminer la meilleure exposition. Il convient de fréquemment nettoyer et ramasser les déchets (herbes et feuilles mortes…)
Le nettoyage régulier des outils de jardin, comme le sécateur pour la taille de vos rosiers, est fortement recommandé pour éviter la transmission des maladies d’une plante à l’autre et procédez à un arrosage contrôlé et modéré de vos végétaux, de préférence au pied des plantations, tôt le matin ou en fin de journée. Evitez les arrosages en pleine journée ensoleillée.
En prévention également, utilisez du purin prêle ou d’ortie pour stimuler la vivacité et rendre vos plantes plus résistantes aux éventuelles attaques de la rouille. Effectuez la pulvérisation sur les feuilles, le matin par exemple, tous les 15 jours.
Pour éviter le développement de champignons parasites sur vos tapis de feuilles mortes, en automne et pendant l’hiver, vous pourrez répandre de la bouillie bordelaise. Les maladies cryptogamiques sont souvent en dormance l’hiver et se manifestent dès les premiers signes du printemps.
Comment lutter contre la rouille ?
Malgré tous vos efforts, votre jardin est victime d’une attaque de rouille. Calmez-vous, reprenez votre souffle et suivez les étapes suivantes :
Désinfectez correctement votre sécateur ou cisaille avant et après utilisation.
Coupez soigneusement les feuilles atteintes par la rouille et brûlez-les !
Aérer la plante, nettoyez et dégagez son feuillage pour que celle-ci respire et que la lumière traverse bien la plante.
Si vraiment nécessaire, utilisez un fongicide à base de Cuivre ou de Soufre. Attention cependant, la mauvaise utilisation de fongicides est potentiellement dangereuse envers les individus et l’environnement. Aussi privilégiez d’autres solutions, telle que la décoction ou purin de prêle ou la tanaisie qui s’avèrent aussi efficaces tout en étant moins toxiques.
La décoction d’ail, entièrement naturelle, ayant des propriétés fongiques s’avère efficace également pour éviter la prolifération, et aura un effet curatif sur vos végétaux préférés, au potager et sur vos fruitiers. Utilisez la solution en pulvérisation sur le feuillage de vos rosiers par exemple ou des légumes.
Enfin, l’une des façons les plus simples de minimiser les risques est d’avoir recours à un jardinier professionnel qui saura vous conseiller et vous accompagner dans tous vos projets. Il prodiguera les soins nécessaires à votre jardin et vous pourrez bénéficier d’un crédit d’impôt ou de réductions fiscales sur tous les travaux d’entretiens, devis rapide et gratuit au 05 59 70 57 35.