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Si vous êtes jardinier ou paysagiste professionnel, vous vous exposez à de nombreux risques de nature physiques (équipements à mains et motorisés coupants, manutentions lourdes, postures contraignantes… ), chimiques (produits phytosanitaires..) et biologiques (morsures, piqûres d’animaux, allergies (ex : aux pollens…) mettant en danger votre santé. 

La prévention de ces risques mérite une attention particulière et il convient donc de sélectionner des outils et des machines ergonomiques, un équipement de protection individuel adéquat et d’adapter ses gestes. Il est aussi important d’user des techniques assimilées en formation et de respecter les règles d’hygiène.

Les contraintes physiques

Les longues postures dues à la plantation, l’arrachage de végétaux, le traitement des sols ou la manipulation de charges lourdes peuvent créer des douleurs articulaires et musculaires. 

Ces risques peuvent être amplifiés en fonction des conditions climatiques (chaleur, froid, pluie…) ou de la structure du terrain (rocheux, pentu, sablonneux… ).  

Les troubles musculo-squelettiques

photo montrant un homme souffrant de lombalgie
les mauvaises postures peuvent causer des troubles musculo-squelettiques (TMS) Crédit photo : Freepik

Les douleurs physiques les plus fréquentes chez les jardiniers paysagistes concernent donc celles liées à la répétition de mouvements et appelées troubles musculo-squelettiques (TMS)

Ces douleurs se fixent bien souvent sur le poignet avec ce qu’on appelle le syndrome du canal carpien, les coudes (épicondylite des tailles, épitrochléite des ratissages), les épaules (tendinites des bras tendus ou en l’air), des lésions de la colonne vertébrale (cervicalgies, lombalgies) ainsi que des blessures aux genoux et aux chevilles (entorses…).

Par ailleurs, un hygroma du genou (ou bursite) peut survenir suite à une posture prolongée à genou lors de pose ou de nettoyage de dallage par exemple mais vous vous exposez aussi à un risque de lésions chroniques méniscales et de compression du nerf sciatique

Les structures ostéoarticulaires subissant souvent vibrations, élongations, torsions s’exposent alors à un vieillissement progressif pouvant causer une inaptitude professionnelle instantanée voire à terme

 

Les risques liés à l’utilisation d’outils mécanisés

jardinier paysagiste utilisant une tronçonneuse
l’utilisation d’un matériel adapté réduit les causes de blessures
Crédit photo : Pixabay
  • Les vibrations des tondeuses, taille-haies, motobineuses …  peuvent provoquer des micro-chocs.
  • Cisailles, sécateurs, tondeuses, taille-haies, motobineuses, débroussailleuses et tronçonneuses utilisées à mauvais escient peuvent provoquer de graves coupures voire des sectionnements avec de possibles infections. Le rangement d’outils est essentiel pour la sécurité, ne laissez pas trainer des outils coupants au sol ou sans sécurité.
  • Écrasement, éraflure et coupure sont aussi des accidents potentiels. 
  • Quant aux travaux de bêchage, de piochage et de creusement, ils peuvent affecter le rachis dorsal et lombaire, sur le long terme.
  • Souffleuses portatives de feuilles et autres lames en rotation rapide peuvent aussi envoyer des projections d’éclats de bois, de pierres ou de tout corps étranger dans les yeux. 
  • Le débourrage des machines peut comporter des risques de happement de doigts, de la chevelure ou des vêtements.
  • Il convient aussi de faire attention aux risques de contusion lorsque l’on marche sur des outils à manche (râteau, fourche …) et lorsqu’ils se brisent.
  • L’impact d’une pioche sur une roche peut provoquer un contrecoup. 

 

Les risques de chutes

En tant que jardinier et paysagiste, vous vous exposez également à des chutes de plain-pied et de hauteur.

  • Lors de la taille d’arbres ou de haies, l’utilisation d’un accès en hauteur non adapté et instable peut vous exposer à une chute plus ou moins grave selon la hauteur. 

Suivant la topologie du terrain, il convient de prêter attention aux glissades et aux chutes de plain-pied qui peuvent survenir par un encombrement d’outils, de tuyaux d’arrosage ou de branchages.

 

La manipulation d’agents chimiques

combustion-vegetaux-risques-metier-paysagiste
La combustion de végétaux peut représenter un risque si on est mal équipé. Crédit photo : pixabay

Les principaux risques chimiques peut être provoqués par :

  • Des traitements phytosanitaires auxquels s’exposent les jardiniers et paysagistes (fongicides, insecticides, herbicides) au cours de préparation de bouillies, de pulvérisations peut provoquer de forts risques de toxicité par voie cutanée ou respiratoire. Et c’est lors de la préparation du produit et du remplissage du pulvérisateur par exemple, ou pendant le traitement que l’exposition au produit est possible.
  • Les fumées qui s’échappent lors de la combustion des végétaux et du brûlage des branches et des feuilles mortes. Il faut savoir que les émissions de poussières et les suies de charbon de bois sont irritantes pour les poumons et comportent des composés cancérigènes.  
  • Les huiles et carburants utilisés pour les engins de motoculture sont dangereux si l’on entre en contact avec eux.
  • Les moteurs mal réglés, les gaz d’échappements non conformes, et les expositions aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Certains sont cancérigènes et peuvent provoquer des perturbations neurologiques. 
  • Le ciment, utilisé pour fixer les poteaux de clôture ou pour de la petite maçonnerie (construction chemins, de terrasses, de murets …)

Exposition à des agents biologiques

Certains agents biologiques sont aussi toxiques pour les jardiniers et paysagistes :

  • La salive d’animaux (la leptospirose des rats, le venin des serpents, animaux sauvages…  suite à une morsure.
  • Certains agents contaminés dans la terre peuvent pénétrer dans les coupures de la peau et provoquer des risques de tétanos. 
  • Des piqûres d’insectes (tiques, moustiques, abeilles, guêpes) pouvant provoquer des allergies ou transmettre des maladies graves.
  • Les pollens peuvent également provoquer des allergies (guêpes, frelons, chenilles urticantes…)

 

Mesures de prévention et outils adéquats

Une évaluation préalable doit être réalisée afin de prévenir ces risques professionnels et de rédiger le Document Unique de Sécurité. L’article D4624-37 du code du travail l’impose à chaque entreprise. Une liste d’actions de prévention pourra ensuite être dressée afin de protéger les employés exposés

Des mesures de prévention organisationnelles

Les TMS, les chutes et blessures peuvent être drastiquement réduits par une meilleure organisation : des plannings proposant des moments de pause, le choix des dates grâce aux prévisions météorologiques pour réaliser les travaux dans des conditions optimales, le rangement fréquent du matériel …  

  • Se faire vacciner contre le tétanos et la leptospirose si vous êtes exposé aux morsures des rats (bords de rivière, terrains vagues…).
  • Ranger les outils en lieu sûr pour ne pas se blesser (Les râteaux et fourches ne doivent pas rester au sol par exemple).
  • Conserver une posture confortable et faire de la place, en organisant son espace de travail convenablement.
  • Prévoir une rotation du personnel.
  • Pour les travaux éprouvants physiquement, prendre en compte les conditions atmosphériques pour intégrer des pauses.
  • Lorsqu’il fait chaud, débuter la journée assez tôt, mettre à disposition de l’eau fraîche et aménager des zones de repos à l’ombre.
  • Faire attention à un potentiel renversement de la tondeuse et au respect des consignes (pente maximale). 

 

Des mesures de prévention collectives

Il convient également de prendre des mesures de prévention collective :

  • Le local technique et le lieu de préparation et de nettoyage des équipements doivent être correctement aménagés, avec ventilation, et les produits correctement séparés en fonction des fiches de données de sécurité.
  • Les pulvérisateurs doivent être correctement réglés.
  • Ne pas s’exposer trop longtemps aux traitements sanitaires.
  • Il convient d’utiliser contenants, armoires voire locaux spécifiques afin de stocker les produits inflammables tels que les essences et les huiles. Prévoir aussi étagères et bacs de rétention en cas de fuites accidentelles de liquides et un extincteur à proximité.
  • Afin de remplir les réservoirs de carburant des tondeuses, utiliser entonnoir ou bidon avec bec verseur, à plat à l’extérieur et attendre que le moteur soit refroidit.
  • Attention à toujours refermer les bidons et à ramasser les granulés après utilisation.

 

Un équipement personnel adapté

équipements de protection pour un paysagiste
Les équipements de protection sont très importants pour travailler en sécurité. Crédit Photo : Pixabay

Suivant la situation de travail, il convient d’adapter son équipement, et d’utiliser des protections. 

Un équipement basique comprend des chaussures de sécurité hautes avec embouts protecteurs et semelles antidérapantes (classe S3) et des vêtements conformes aux intempéries et à la signalisation (minimum classe 2). 

Puis, des gants de manutention peuvent être nécessaires, des bouchons d’oreille et une casquette.

 

  • Si vous utilisez une tronçonneuse ou une débroussailleuse, il convient de porter :
    – une veste de couleur vive
    – un casque de sécurité forestier
    – une protection auditive
    – un facial avec grille ou une visière ou des lunettes de protection
    – des gants de travail anti-coupures et anti-perforations.
    – un pantalon anti-coupure
    – des chaussures ou des bottes de sécurité avec semelles anti-dérapantes
    – des jambières
  • Dans le cadre d’application de produits phytosanitaires, enfiler une combinaison, des bottes et un masque adaptés.
  • S’il y a du soleil, il convient aussi de se couvrir la tête et les parties apparentes de la peau.
  • Pour le travail au froid, il est important de se vêtir d’une combinaison ou d’une veste et d’un pantalon, de bottes ou chaussures fourrées antidérapantes, de grosses chaussettes et d’un bonnet.
  • Si le travail s’effectue à genoux, il convient de porter un pantalon muni de protections fixes ou amovibles voire de genouillères indépendantes