Les légumes perpétuels, quésaco ?
Les jardiniers professionnels vous racontent tout, suivez le guide…
Tout le monde connait les tomates, carottes, poivrons, et autres radis pour ne citer qu’eux. On les plante chaque année dans nos potagers et leur culture est dite « annuelle », car en effet, leur cycle est saisonnier. Tous les ans, souvent au printemps, nous devons donc reproduire semis et plantations.
Mais savez-vous qu’il existe des variétés de légumes qui se renouvellent sur plusieurs années ? Il s’agit des légumes vivaces, ou légumes perpétuels. Malheureusement trop souvent oubliés, vous en connaissez pourtant certains. La rhubarbe notamment, nous offre de belles branches acidulées qui se cuisinent très bien en compote ou en tarte ; le raifort, dont la racine rappelle le goût de la moutarde ; ou tout simplement les artichauts.
Mais certains comme les topinambours (qui sont plus exactement des bulbes), l’ail des ours, la ciboule ou encore les panais, sont des espèces qui ont fait les frais d’un désintérêt injuste. Ils sont tombés dans l’oubli populaire, victimes d’une amnésie collective. Mais pourquoi ? Certains à cause de leur difficulté à être digérés ou parce qu’ils étaient traditionnellement consommés par les paysans les plus pauvres, d’autres encore parce qu’ils sont associés aux périodes de famine.
Les légumes perpétuels ont pourtant l’apanage d’avoir été parmi les premières cultures de l’homme. Ainsi, le raifort dont on vient de parler, était déjà très apprécié dans l’Antiquité !
Un regain d’intérêt bien mérité pour les légumes vivaces !
Certains chefs, sous l’impulsion de consommateurs en quête de nouveauté dans leur jardin, encouragent à la redécouverte de ces légumes perpétuels et anciens. Les nouvelles générations n’ayant connu ni famine ni guerre et les techniques de cuisine ayant évolué, ces légumes vivaces retrouvent leurs lettres de noblesse. Leur robustesse, leur facilité de culture et l’économie qu’ils engendrent se mêlent au renouveau, à la découverte et à l’exaltation des papilles.
Le jardinage étant souvent affaire de passion, d’envie de bien manger et d’un mode de vie plus sain, le peu d’entretien que demandent les légumes perpétuels ne pourra que vous inciter à leur plantation. De plus, leur résistance rend inutile toute utilisation de produits chimique tels que les engrais ou les pesticides. En effet, la plus part de ces légumes perpétuels existent et poussent à l’état sauvage.
Plantation et récolte des légumes perpétuels
Comme tous les légumes, chacun à ses propres spécificités. Ainsi par exemple, les épinards perpétuels se plantent au printemps en godet et les feuilles doivent être coupées au moment de la récolte qui aura lieu en automne. On les cuisine comme les épinards, cuits dans une omelette par exemple, ou crus en salade.
L’oignon perpétuel quant à lui est un peu particulier. Il est également appelé oignon de Catawissa, oignon d’Égypte, ail ou échalote d’Espagne ou encore ail bulbifère. On le plante au printemps, dans un sol sableux au soleil. Il ne supporte pas l’excès d’eau qui le ferait pourrir. Pratique, il se ressème tout seul ! Les premières récoltes ont lieu l’été suivant. Tout se mange dans ce légume.
L’ail des ours dont on commence à parler de plus en plus, se plante en semis de juillet jusqu’à mars à l’ombre. Sa récolte a lieu avant la floraison et lorsque vous en avez la nécessité. Là aussi tout se mange !
Les légumes perpétuels longtemps oubliés reprennent vie dans nos potagers petit à petit. Ils sont naturellement très résistants et existent à l’état sauvage. Leur culture est facile et ne nécessite aucun produit chimique, et l’aspect économique qu’engendre leur durée dans le temps (jusqu’à plusieurs années) ainsi que leur goût unique et authentique en font un allié si précieux dans nos jardins qu’il serait dommage de s’en passer !
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