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Depuis des millénaires l’Homo sapiens que nous sommes, s’est engagé dans la voie d’une lutte acharnée contre ces insectes 🐜🦟 qui nous piquent, nous colonisent, qui nous envahissent, nous transmettent des maladies et saccagent aussi nos récoltes.

Et même si en moins de trente ans, force est de constater une diminution drastique de leur population, essentiellement causée par les pesticides, les herbicides, l’urbanisation, le réchauffement climatique, la pollution lumineuse, il faut bien se l’avouer du monde des insectes🦟, nous n’en connaissons souvent que les aspects négatifs, ce qui nous pousse à les qualifier de façon systématique et à la moindre occasion, de « nuisibles ».

Ce qui est dommage, quand on pense que moins de 1% des invertébrés sont véritablement nuisibles, sur un éventail de 50000 espèces en France que compte ce vaste monde des invertébrés ! Or la plupart des espèces d’insectes nous sont plutôt bénéfiques et leur rôle prépondérant dans l’écologie reste insuffisamment connu.

Cela peut surprendre, mais notre volonté à vouloir tout maîtriser sur cette si belle planète bleue n’épargne malheureusement pas les jardiniers🌿que nous sommes. Alors gardons à l’esprit cependant, que le meilleur gage d’un jardin en bonne santé réside dans le juste équilibre des espèces et le respect de la biodiversité. Que ce soit au potager, sur nos plantes ornementales ou sur nos arbres fruitiers, les insectes sont nombreux et c’est tant mieux !

Aidons-nous de ce que la nature nous offre de meilleur. Cessons de percevoir ces invertébrés comme des nuisibles et arrangeons-nous pour changer notre regard sur cette faune indispensable à notre jardin. Apprenons à mieux les connaître pour davantage les respecter.

Une identification nécessaire des insectes dans nos jardins pour mieux les reconnaître.

Les insectes pollinisateurs

Plutôt connus et appréciés du grand public, les insectes pollinisateurs sont nécessaires à la reproduction des plantes🪴. lls jouent un rôle de premier plan dans la variété des plantes au sein de nos jardins.

En effet, nos amis insectes butineurs se nourrissent du nectar et du pollen des fleurs🌼, sauvegardant ainsi le mode de reproduction des végétaux et leur diversité (pollinisation). Leur présence dans nos jardins semble indispensable à la survie végétale.

On compte 4 grands ordres chez les insectes pollinisateurs :

  • Les hyménoptères.

Ce vaste ordre regroupe (plus de 8000 espèces en France) tous les pollinisateurs, telles les abeilles 🐝 (domestiques et sauvages) les guêpes, les bourdons ou encore les fourmis 🐜.

Les abeilles sauvages 🐝, plus petites que les domestiques, pollinisent les fleurs🌼que les abeilles domestiques ne visitent pas. Il est important également de noter le rôle capital du bourdon au sein de notre potager. Car c’est lui seul qui se charge de la pollinisation de nos tomates🍅.

abeille polinisatrice
Crédit photo : Pixabay.com
  • Les lépidoptères.

Il s’agit de la famille des papillons 🦋. On en compte 5200 espèces en France. La plupart sont essentiellement nocturne🌃. Les papillons 🦋 se nourrissent généralement du nectar des fleurs. Grâce à leur corps poilu, les grains de pollen s’accrochent jusqu’à la fleur suivante. Au stade de chenille🐛, le papillon se nourrit des feuilles🌿, occasionnant des trous dans celles-ci, ce qui permet à la lumière de passer et à la photosynthèse des arbres🌳, d’opérer.

Papillon

  • Les diptères.

On parle dans ce groupe, des mouches🪰, des bombyles et des syrphes. 8000 espèces en France, composent ce groupe qui se nourrit de nectar et de pollen et pollinisent les fleurs plus petites, délaissées par les autres insectes (plus gros par leur taille) pollinisateurs attirés par des fleurs plus imposantes. Capables de voler plusieurs minutes en vol stationnaire, grâce à la vibration extrêmement rapide de leurs ailes, les syrphes seraient parmi les insectes volants, les plus agiles du règne animal.

  • Les coléoptères.

Ce sont les insectes dits à « carapace » « type scarabées”, tels les gendarmes, les coccinelles🐞, les cétoines dorées. Environ 10000 espèces constituent cet ordre, dont certaines vivent sur les fleurs qu’elles pollinisent éventuellement, mais avec très peu d’efficacité. Le rôle de la coccinelle🐞, réellement connu des jardiniers, permet un travail de collaboration, visant à limiter la colonisation des pucerons et vise la protection des plants contre les aleurodes, l’oïdium, les acariens et les cochenilles.

Aux insectes recycleurs…

Les invertébrés passent souvent inaperçus d’autant qu’ils sont minuscules et qu’ils vivent dans le sol. Et pourtant, sachez que parmi eux se trouve un certain nombre d‘insectes recycleurs. Leur spécialité est de manger en participant à la dégradation des déchets organiques et végétaux en morceaux de plus en plus petits, lesquels serviront de nourriture à d’autres espèces d’insectes. Cette matière, complètement dégradée et morcelée, mais enrichie et amendée par les déchets en décomposition (crottes, cadavres, feuilles mortes…) sera utilisée par les racines des plantes de votre jardin ou potager. La fertilité du jardin est donc conditionnée à ce travail de recyclage de nos insectes composteurs producteurs d’humus.

Les collemboles, les cloportes, les mouches 🪰 et moucherons à l’état de larves participent grandement à ce processus de recyclage des débris végétaux et organiques. Souvent perçues comme désagréables, car très envahissantes, les mouches🪰, ignorées au jardin, offrent une formidable opportunité d’accélérer le processus de décomposition. Si l’impact majeur de ces insectes détritivores sur la décomposition des matières organiques est avéré, peu d’études, cependant, sont en mesure de quantifier précisément les effets de la diminution de leur population sur l’environnement.

Tous les insectes ont leur utilité au jardin.

Les insectes occupent une place prépondérante à la base de la pyramide alimentaire du fait de leur grand nombre et de leur présence dans presque tous les habitats.🦗🐜🪲

Ils se nourrissent d’une gamme infinie d’aliments. Qu’ils soient pollinisateurs, recycleurs, herbivores ou prédateurs, leur contribution à la chaîne alimentaire s’opère à de nombreux échelons. Parasites ou prédateurs, ils concourent à contrôler les populations d’insectes ravageurs de façon à maintenir l’équilibre. Dans un écosystème à l’équilibre, aucune espèce ne prend le pas sur l’autre.

Malheureusement pour les insectes, mais heureusement pour nous, une multitude d’animaux se régalent de ces proies de choix. Ainsi les oiseaux 🐦 ne peuvent survivre sans insectes et les hérissons qui se délectent d’escargots🐌, de vers, d’araignées🕷️ et autres invertébrés verraient leur population diminuer considérablement sans leur présence.

Dans un environnement favorable, où une petite place est laissée au « sauvage », les pucerons ont à subir les assauts de multiples parasites et prédateurs. Outre les attaques des coccinelles 🐞 et des larves de syrphe, des micro-guêpes pondent directement dans leur corps, ce qui finit par les tuer.

Préserver des milieux de vie propices à tous les insectes qui pourront y trouver le gîte et le couvert permettra une diversité salvatrice et garantira des équilibres naturels au sein même de votre jardin.

Favoriser la présence des insectes dans nos jardins

Protection rapprochée indispensable par l’observation

Comme nous l’avons vu précédemment, la question de l’utilité des insectes est indéniable tant leur place au sein des écosystèmes est fondamentale. La plupart des espèces d’insectes nous sont bénéfiques en jouant bon nombre de rôles écologiques.

Notre premier travail au jardin🌱, consiste à changer notre regard sur cette faune méconnue. Observer la nature au quotidien, c’est aussi admettre qu’une partie d’elle, nous échappe et dépasse nos compétences.

La nature domestiquée telle que nous la déclinons dans nos jardins🌹 et potagers🥕, doit prendre la mesure du désastre que représenterait la perte des invertébrés qui sont un des piliers essentiels des écosystèmes dont nous dépendons.

Geoff Boxshall, secrétaire de la Société zoologique de Londres, rappelle que : si les insectes sont un maillon essentiel de la chaîne alimentaire, ils sont avant tout les ingénieurs discrets de la nature, étroitement liés au monde végétal, aux champignons et aux vertébrés.

Envisager les différentes espèces d’insectes au jardin, comme les architectes de la qualité de notre alimentation, les reconnaître et leur faire la place qu’ils méritent, serait un premier pas vers un peu plus de tolérance et vers une extinction moins précipitée que ces trente dernières années.

Une réhabilitation indispensable pour un travail d’apprentissage impérieux

Le vivant s’effondre sous nos yeux à une vitesse vertigineuse et avec 75% d’insectes🕷️ disparus depuis le début des années 90, nous faisons payer à la totalité d’une espèce (environ 50000 espèces recensées en France métropolitaine), la sale réputation que se traîne une petite trentaine de petites bêtes nous menaçant véritablement.

Prenons l’exemple du moustique🦟, le digne représentant de l’insecte qui pique par excellence ! Sur 70 espèces présentes sur l’hexagone, seules 3 gâchent nos étés☀️. Alors évitons les amalgames et idées reçues et tâchons de ne pas oublier que les insectes font partie des premiers animaux terrestres de l’histoire de notre planète et qu’ils ont survécu à toutes les extinctions massives jusqu’à aujourd’hui. De ce fait, ils méritent notre considération, à défaut de notre respect.

Le plus vieux fossile retrouvé d’insectes datant d’il y a 410 millions d’années, force est de considérer de ce fait, leurs formidables capacités d’adaptation à surmonter les crises de la biodiversité et à traverser les changements climatiques.

Les 7 principes de base naturels pour un jardin 🌱 avec des insectes 🐜:

  • Installer des plantes mellifères pour attirer les butineurs et favoriser la pollinisation (bourrache, lavande…)
  • Proscrire absolument et de façon définitive insecticides et herbicides.
  • Oublier le nettoyage du potager après les récoltes de légumes🥕 et fruits🍐 et conserver sur place les tiges et têtes florales séchées qui serviront de refuge aux insectes, durant la saison hivernale❄️.
  • Laisser la nature gagner du terrain en laissant quelques mètres carrés en friche, lieu de repli idéal pour les insectes
  • Eviter de tondre trop fréquemment la pelouse de façon à offrir aux insectes abris et nourriture
  • limiter le travail du sol en profondeur pour éviter de mettre en danger, de faire fuir ou de perturber le lieu de vie des insectes.
  • Planter des arbres indigènes qui par leur feuillage attirent les insectes ou les larves d’insectes phytophages.

 

Auteur: Kittry Daugene