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Aux alentours de 2002, un nouvel insecte fait son apparition en France et dans le reste de l’Europe. Le criocère du lys (Lilioceris lilii) est un coléoptère d’environ 8 mm, à longues antennes, au corps rouge orangé et à la tête noire. Il est d’origine asiatique et a été introduit en Europe, probablement au moment d’échanges commerciaux.

L’insecte s’attaque aux lys et possède peu de prédateur. Du fait de son expansion prolifique, celui-ci est considéré comme une espèce invasive. Notre article vous donnera quelques conseils de jardinage pour s’en défendre.

Le cycle du criocère du  lys

à l’image de son nom, le criocère qui nous occupe est inféodé au lys. Cette plante, utilisée en ornement sous nos latitudes, est donc essentielle à son cycle, même s’il existe plusieurs espèces du même genre dont la reproduction dépend d’autres végétaux.

Comme la plupart des insectes, le criocère du lys possède un cycle de développement en trois étapes. De minuscules œufs sont pondus sur les feuilles de lys par un adulte femelle, formant des rangées d’œufs rosâtres, regroupés par dizaines.

Après quelques jours, six en moyenne, les œufs éclosent pour laisser sortir de jeunes larves affamées de feuilles et de fleurs de lys. Celles-ci s’enveloppent d’abord d’un amas de mucus et d’excréments pour se protéger et éviter l’assèchement.

Après s’être bien nourri, elles deviennent des larves roses et pansues, suffisamment grasse pour devenir adultes. Elles s’enterrent alors pour construire ainsi un cocon blanc autour d’elles, et se métamorphoser en adulte au printemps suivant. Capable de voler, l’imago pourra disséminer ses œufs dans un rayon large.

Les dommages de l’insecte

Au printemps, plusieurs centaines d’œufs de criocère peuvent ainsi voir le jour chaque saison. Leur développement est rapide. L’attaque peut alors être massive et mettre à mal la survie des lys, ces plantes d’ordinaire si élégantes.

On reconnaît les dégâts de cet insecte par les feuilles perforées qu’il laisse derrière lui. La plante est donc maculée de larges trous, empêchant sa croissance et sa floraison. Les lys sont ainsi dévastés pour l’année, pouvant même être affaiblis par la suite.

Pour ces raisons, le criocère du lys est considéré comme un insecte ravageur, notamment en Amérique du Nord, où la colonisation a commencé à la moitié du XXe siècle.

Les luttes contre l’insecte

lemophagus
lemophagus

Pour se défendre de l’insecte, peu de solutions existent et aucune n’est entièrement efficace. Le criocère du lys possède en effet une forte capacité de résistance. Dans cet article, les experts jardiniers en recensent plusieurs d’entre elles, pour les lecteurs aux lys endommagés.

Tout d’abord, historiquement, des insecticides spécifiques, composés de malathion et de carbaryl ont été essayés, montrant de bons résultats sur l’insecte. Toutefois, la méthode fait appel à des produits toxiques et dangereux pour la santé comme pour l’environnement.

L’accent a donc ensuite été mis sur la lutte biologique, en cherchant à développer les parasites naturels de l’insecte. Attirés par l’odeur des larves, les lemophagus, genre de guêpes solitaires, pondent des œufs grâce à leur dard effilé à l’intérieur des larves de criocère, qui se font dévorer à l’éclosion. Mais ces techniques sont complexes et peu faciles à mettre en place. D’autres méthodes plus simples peuvent être appliquées.

Par prévention, des plantes odorantes peuvent être associées aux lys, permettant d’éloigner l’insecte. Au sol, l’application régulière de marc de café limitera son arrivée. Enfin, une inspection des feuilles au printemps est importante. Si la présence d’œufs est observée, on pourra les éliminer manuellement.

Par ces quelques techniques, l’expansion du criocère diminuera et vos lys se verront à nouveau fleurir comme dans les années antérieures à l’arrivée de l’insecte.