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Au jardin, depuis plusieurs semaines, nous avons eu à lutter contre différentes bestioles, dont le ver du poireau, depuis une bonne quinzaine de jours déjà. Les Jardiniers de la Coop vont vous expliquer comment se débarrasser de ce petit ravageur.

Alors allons-y, voyons de quoi il en retourne avec ce fameux ver du poireau !

 

Caractéristiques du ver du poireau

Le ver du poireau est en fait un papillon et comme toujours, c’est la chenille (larve) qui attaque les plantations !

L’adulte est un papillon de couleur brune avec une tache blanche sur chacune des ailes. Il mesure environ 17 mm. Les teignes adultes hivernent dans les végétaux et au début de l’été, elles sortent. Elles pondent au mois d’août sur les feuilles et vont donner naissance entre moins d’un mois et 11 jours à de petites chenilles qui vont attaquer en profondeur le poireau en creusant des galeries dans la partie verte et même dans le fût du poireau où elle poursuit sa croissance. Elle termine sa transformation sur les feuilles en formant une nymphe (cocon) d’où naitra le papillon adulte.

 

Tour d’horizon des insectes voraces aimant le poireau goulûment

En France, la teigne du poireau ou Ver du poireau (Acrolepiopsis assectella ou Acroplepia assectella) s’attaque aux plantes appartenant à la famille des liliacées qui sont les Alliums cultivés, tels les bons poireaux (mais aussi l’ail, l’échalote, l’oignon !). Aussi, étant donné que les jardiniers vont en général cultiver ces alliums en bonne quantité, sur d’assez grandes surfaces, il convient de prendre au sérieux très tôt l’arrivée de ces individus-là. Sinon les dégâts risquent d’être vraiment très sérieux…

En dehors de la teigne, notons l’arrivée d’une mouche ( probablement originaire de l’est de l’Europe, apparue pour 1ère fois en Alsace en 2003. Cette mouche, appelée la mouche mineuse, cause de gros dégâts en particulier aux poireaux (leur plante hôte préférée) mais aussi aux oignons, à la ciboulette, l’ail et l’échalote. Intraitable actuellement, il faut détruire les plants contaminés en les brûlant, et avoir une stratégie de compagnonnage avec des plantes très odorantes comme la menthe, la mélisse ou la rue. Nous planterons au milieu des plantations de poireaux ces pieds très odorants.

Période d’attaque du ver du poireau

Les périodes critiques vont être d’une part de fin avril à fin mai (première génération de teignes) et d’autre part, en fin d’été en août et septembre (correspondant à la deuxième génération). Donc en ce moment même, il va falloir faire attention à bien surveiller les rangs de poireaux. Si le temps est idéal.

Reconnaitre l’attaque du ver du poireau

On peut noter l’apparition des vers simplement en regardant les feuilles des poireaux : par l’observation, nous avons noté un certain jaunissement des feuilles ainsi que des feuilles trouées et des feuilles cassantes alors mangées par un pique assiette, qui est la chenille.

 

Comment lutter contre le Ver du Poireau ?

Vous découvrirez ici toutes les méthodes et astuces des grands-pères pour éliminer ces petites bêtes mangeuses de récoltes.

Traitement mécanique contre le ver du poireau

  1. Retirez les vieilles feuilles du poireau.
  2. Coupez l’extrémité des feuilles touchées.
  3. Écrasez les larves visibles.
  4. Enlevez manuellement les pupes (Stade intermédiaire entre la larve et l’imago (nymphe).

Traitement bio contre le ver du poireau

  • Bacillus Thuringiensis

Pulvérisez une solution à base de Bacillus Thuringiensis et renouvelez l’opération durant 7 à 10 jours.

  • Pièges à phéromones

Installez des pièges à phéromones pour piéger les mâles et empêcher la reproduction. Le piège est à installer au printemps.

Utilisation de purin de plantes

Au jardin, nous avons procédé à une pulvérisation dès le début août en Maine-et-Loire, et on peut estimer à vue d’œil qu’un dixième à un quart était alors atteint. Ces pulvérisations étaient à base de purin de prêle, mais elles peuvent aussi être à base de purin d’absinthe, ou purin d’ortie ou encore de macération de rhubarbe (ça tombe bien, nous en avons mis pour toute l’année, les pieds de rhubarbes sont alignés sur une grande rangée à l’année, qui nous fournit en confitures et compotes). Il existe également des traitements à base de pyrèthre.

Certains jardiniers évoquent l’extrait de sureau ou de yèble, de fougère (qui est également utilisé pour le désherbage), mais au jardin nous ne l’avons pas utilisé, ce sera peut-être pour nous pour l’an prochain, je pourrai alors vous en parler.

Mélange de terre et de Bouse de vache

Mélangez de la terre et de la bouse de vache allongé d’un peu d’eau (faire une boue) et pulvérisez vos plants.

Savon noir

Technique héritée d’un cultivateur du nord : faites un mélange eau avec quelques cuillères de savon noir puis arrosez vos plants. Aussi, vous pouvez les faire tremper dans cette solution avant repiquage.

Utilisation de coquilles d’œufs

Les coquilles d’œufs crues vont former tendre un piège à la teigne du poireau. Les papillons préféreront pondre dans ces coquilles et délaisseront vos cultures de poireau.

  1. Percez un premier petit trou en haut de votre œuf cru
  2. Puis un autre trou un peu plus large à la base.
  3. Soufflez doucement par le petit trou pour faire sortir l’œuf.
  4. Insérez cette coquille par le trou le plus large sur un bâton à environ 50 cm du sol tous les deux mètres.

Technique testée de longue date avec effet garanti.

Installer un voile de protection

En dehors de ces pulvérisations, les horticulteurs misent sur le voile de protection. Installez un voile de protection du printemps à l’automne.

Grains de poivre

Dans la catégorie trucs et astuces du grand-père, déposez 4 grains de poivre dans le trou de la plantation. L’odeur du poivre ferait fuir les chenilles !

L’eau

Mettre un dé à coudre d’eau dans le cœur du poireau pour qu’il soit toujours plein d’eau, les chenilles détestent l’eau.

Vinaigre blanc

Faites tremper les poireaux avant repiquage dans un mélange d’eau et de vinaigre blanc.

Utilisation de la javel contre le ver du poireau

Pour éviter le ver blanc du poireau, d’autres font usage d’eau de javel dilué : 1 ou 2 bouchons d’eau de javel nature pour un arrosoir de 10 l d’eau en arrosant avec cette solution environ 1 fois par semaine. Autre solution trouvée sur le Web : Avant le repiquage et après l’habillage, faites tremper les plants de poireau 1/4 d’heure dans une solution d’eau de javel (1 demi verre pour 2l d’eau)

Traitement phytosanitaire

Utilisation d’un insecticide ultra puissant Pyréthrinoïde dont nous ne ferons pas la publicité !

 

Mieux vaut prévenir la teigne du poireau que la guérir !

Plantes compagnes

Les plantes compagnes sont des plantes dont l’association permet une protection mutuelle et leur permet donc de mieux lutter contre les prédateurs. Il est important de ne pas cultiver sur une grande surface la même plante, ce qui la rend vulnérable aux maladies et aux ravageurs.

Associez la culture des poireaux à la culture des carottes, du fenouil, de la menthe ou de la sauge et des herbes aromatiques en général. Les plantes aromatiques ont toutes un effet bénéfique sur les autres plantations.

Rotation des cultures

Mais évoquons surtout de prévoir une bonne rotation des cultures : cela reste tout de même la base de la « science potagère », pour éviter les parasites et les maladies !

 

Dans le cas du poireau, quelle rotation de plantations devons-nous prévoir ?

La rotation de plantation suit un plan sur 4 ans généralement.

Le poireau appartient à la classe des légumes feuilles et nécessite beaucoup d’azote. Aussi, réfléchissons aux plantes qui stockent l’azote, et qui favoriseront la poussée de nos bons poireaux : Ce sont les fabacées, qui sont des engrais verts et sont les légumineuses connues telles les haricots, petits pois , le soja, l’arachide, la lentille, le pois chiche, la fève, la féverolle, les vesces, les gesses, la luzerne, le trèfle, le lupin, le haricot mungo (pousses de soja germé), la réglisse, le palissandre, le lotier corniculé, le sainfoin, le rooibos, le fenugrec…

De très nombreuses plantes de cette famille présentent un intérêt ornemental, comme les glycines ou les pois de senteur…

Les légumineuses vont ainsi fixer dans le sol l’azote de l’air (ce sont les seules plantes à pouvoir accomplir cela) et agissent ainsi tel un engrais azoté.

Pour explication : ce sont leurs racines qui ont des nodosités (petits renflements) qui abritent des bactéries comme le Rhizobium. Les bactéries vivent en symbiose avec la plante : la légumineuse fournit du carbone à ces bactéries, et en retour transmettent de l’azote à la plante sur demande. Cet azote est utilisable par les racines (sous la forme d’ion ammonium NH4+) et il est synthétisé par les bactéries à partir de l’azote atmosphérique (N2). Semer du trèfle, du lupin ou du mélilot remplace ainsi l’apport d’engrais et nourrit durablement les cultures gourmandes en azote.

 

Le traitement bio des plantes est une prestation éligible au crédit d’impôt de 50 %, si vous avez besoin d’aide demandez conseil à un professionnel qualifié de notre réseau !