Table des matières

La teigne du poireau

Aussi connu sous le nom de « ver du poireau » ou Acrolepiopsis assectella pour les plus scientifiques, ce petit lépidoptère (papillon) est un des principaux ravageurs des cultures de poireaux mais aussi des alliacées en général comme l’ail, l’échalote, l’oignon ou encore les hémérocalles au jardin d’ornement. Avec nos jardiniers coopérateurs, découvrez son cycle de vie, afin de protéger votre potager grâce à des moyens de prévention ou de lutte biologique.

Le cycle de vie de la teigne du poireau :

Adulte, le ver du poireau est un papillon de 16 à 18 mm d’envergure brunâtre ressemblant un peu à une mite, présentant deux tâches blanches sur ses ailes qui se referment au repos. Il hiberne dans les débris végétaux (feuilles mortes, tas de bois, anfractuosité des écorces…). Dès que la température nocturne avoisine les 12°C, la teigne du poireau reprend son activité. Les femelles pondent une centaines d’œufs, deux à trois jours après l’accouplement, qui mettront une à deux semaines pour éclore selon les conditions climatiques. Les larves, longues de 1cm, sont vert clair avec des tâches noires sur chaque segment. C’est à ce stade qu’elles causent le plus de dégâts aux cultures. En effet, ces chenilles vont commencer par creuser des galeries, puis vont quitter les feuilles pour s’enfoncer dans le fût. Cette vie larvaire passera par 5 stades et durera environ deux semaines. A la suite de quoi elles formeront un cocon fusiforme à maillage large sur les feuilles d’où naîtra, environ dix jours plus tard, un papillon adulte. Ainsi la durée de vie de l’œuf à l’adulte dure 1 à 2 mois selon les températures. C’est pourquoi on peut observer trois vols durant l’année : le premier à lieu au sortir de l’hibernation, en avril-mai, la deuxième génération en début d’été (de juin à fin juillet), et la troisième en fin d’été : de fin Août à septembre.

Comment lutter contre la teigne du poireau ?

Les moyens de préventions :

Des végétaux en bonne santé résistent mieux aux maladies et ravageurs. C’est pourquoi de bonnes méthodes culturales constituent la meilleure des préventions. A ce titre nos jardiniers à domicile vous conseillent de ramasser les feuilles mortes et de ne pas laisser les débris s’amonceler, pour réduire les foyers d’hibernation.

De plus le respect de la rotation des cultures, notamment avec les poireaux d’hiver, ainsi que l’éloignement des cultures diminuera le risque de fortes infestations.

Enfin, un voile anti-insectes pourra être mis en place dès la fin avril pour protéger vos plants lors du premier vol. Ce voile permettra aussi de gagner quelques degrés en début de saison.

Notons aussi le bon compagnonnage des poireaux avec les céleris et les carottes pour repousser les adultes.

Les méthodes de lutte biologique :

Des pièges à phéromones, en forme de petites maisons triangulaires, ouverts sur les côtés et placés quelques centimètres au dessus des feuilles de vos poireaux captureront les adultes mâles et vous permettront de repérer le début des vols.

La présence de quelques trous et galeries dans le feuillage de vos alliacées, des feuilles qui jaunissent, s’étiolent ou prennent un aspect lacérés, sont autant de symptômes d’infestations. Il vous faudra alors traiter rapidement. Pour cela, nos jardiniers à domicile vous recommandent les pulvérisations de purins de prêle, d’absinthe ou de macération de rhubarbe (évitez le purin d’ortie, qui au contraire attire ce papillon). Le bacille thuringensis variété kurstaki (Btk), ou le produit à base de spinosad sont des bios pesticides très efficaces contre la teigne du poireau.

Une petite guêpe parasitoïde, Diadromus pulchellus, a un développement bien synchronisé avec celui de la teigne du poireau, et diminue efficacement les taux de parasitisme.

De bonnes conditions de cultures, une protection physique et l’observation régulière des cultures permettent de réduire les risques d’infestation et d’intervenir au bon moment avec les systèmes de luttes biologiques adaptés, pour préserver l’environnement et la qualité de vos récoltes.